Depuis le mois de septembre, je porte un nouveau titre, celui d’agent de communication pour le Centre d’action bénévole de Charlevoix. Sur papier, je comprends mes nouvelles fonctions. Mais qu’en est-il sur le terrain ? Je descends lentement l’escalier du Centre communautaire de Charlevoix pour aller faire un tour à la cuisine de la popote rouli-roulante. Sous la supervision d’Audray, la cuisinière, une équipe de bénévoles prépare, depuis l’aube, plus d’une centaine de repas qui seront livrés pour le dîner. En cette journée pluvieuse d’automne, l’odeur de sauce à spaghetti maison qui flotte dans l’air me rappelle des souvenirs d’enfance. En entrant dans la pièce, mes yeux se posent sur les contenants qui s’entassent sur la grande table d’acier inoxydable. Je suis impressionné ! Ce matin, six personnes sont venues prêter main forte à Audray, souvent ils sont plus nombreux. Pendant que la cuisinière brasse la sauce, que Marie lave la vaisselle et que M. Raymond assaisonne la soupe, Pierre et Diane se taquinent, comme d’habitude. Une atmosphère de franche camaraderie règne dans ce lieu inspirant. Je discute avec Élaine, charlevoisienne d’adoption, qui me confie que sa participation bénévole à la popote lui a permis de mieux s’intégrer à son nouveau milieu de vie. «J’ai beaucoup reçu et ça me permet de redonner», affirme-t-elle fièrement. Pierre se joint à nous et il ajoute : «Tu sais, quand on arrive à la retraite on a du temps, beaucoup de temps! Moi, ce qui m’a incité à venir donner un coup de main, c’est la gentillesse des gens, leur bonne humeur. C’est un beau groupe !». Je les laisse travailler. Dans quelques minutes, les baladeurs, joli nom donné aux livreurs(euses), vont arriver. Ils sont une dizaine pour faire la livraison sur l’immense territoire s’étirant de St-Irénée à St-Siméon en passant par St-Agnès et La Malbaie.

Ce matin, j’ai la chance d’accompagner M. Hébert et derencontrer les clients. D’entrée de jeu, il m’explique avec humilité l’importance de son rôle qui va bien au-delà de celui d’un simple livreur.
Il me parle de la solitude de certains, du fait qu’il sera peut-être le seul à leur rendre visite aujourd’hui… ou cette semaine. On néglige trop souvent le fait que certains de nos aînés sombrent dans l’indifférence. La première porte s’ouvre et le sourire qui nous accueille me fait oublier le temps gris. La dame nous invite à entrer. « Vous savez, quand on est seule, c’est pas toujours évident de se
préparer un bon repas. Aujourd’hui, je vais bien manger !», me dit-elle en regardant le repas qu’on vient de lui livrer. Mon guide prend le temps de s’informer sur son état de santé avant de poursuivre sa route. De maison en maison, je comprends mieux l’importance de ce service qui offre le réconfort d’un bon repas et permet de briser l’isolement. Je suis fier de me joindre à l’équipe du CABC et de promouvoir l’action bénévole.

Merci à celles et ceux qui s’engagent à changer le monde unpetit geste à la fois.

Steve Therrien
Agent de communication